Le manoir Nightmare

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Le manoir Nightmare.

23 mars, en quelques secondes, les agréables rayons de soleil de fin de matinée laissent place aux sombres nuages et aux bourrasques de saison. Nous remontons les capuches de nos cirés et pressons le pas en espérant arriver avant la giboulée.

Une imposante Citroën noire s’arrête à notre hauteur. « Où allez-vous ? » nous hurle un des deux occupants. Malgré une syntaxe pourtant parfaite, leur tenue ainsi que l’accent germanique du chauffeur ne laisse aucun doute sur leur origine. L’index tremblant, tendu vers la maison à quelques centaines de mètres, nous déclinons avec angoisse leur invitation à nous y conduire, et saluons comme il se doit ces nouveaux arrivés au village.

Nous décidons alors de couper à travers bois.

Ni le craquement inquiétant des branches se brisant sous la force du vent, ni le sifflement de l’air s’engouffrant jusqu’à nos oreilles, ni le bruit sourd de nos pas de course sur la terre encore gorgée de la dernière averse ne suffiront à couvrir ces terribles vrombissements venus du ciel.

Nous fuyons. La pluie laissant place à un nouvel ennemi.

Le hurlement des obus lâchés par ces ailes de l’enfer à la cocarde tricolore sera bientôt masqué par le silence fracassant qui suivra l’explosion.  De nouveau bombardé… par nos alliés.

La maison est juste devant nous, plus qu’une dizaine de mètres.

Enfin nous entrons …

…75 ans plus tard,  avec vous, dans ce manoir Nightmare.

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. Ophelie dit :

    Magnifique 👌

    J’aime

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