La chapelle des morts (ou Église du syndicaliste).
Janvier 2019, entre permafrost éphémère et patelins sans âme, nous achevons notre grand voyage, crevés et abattus en stationnant notre corbillard à l’entrée d’une aire de repos… éternelle.
En hauteur, une ouverture. Nous nous y élevons difficilement. Quelques pièces de monnaies s’échappent alors de nos poches : Obole pour notre passage vers au-delà.
À l’intérieur, un soleil éclatant à peine éclipsé par une colombe, réchauffe instantanément nos corps et esprits. C’est alors que nous apercevons, au cœur de la nef, au pied de l’autel, arrosée par une chaude pluie de lumière, cette plante. Un petit buisson dont les racines prennent miraculeusement naissance dans une providentielle fissure d’une des marches en pierre.
Nous restons de longues minutes sous ce ciel bleu, à contempler ce petit paradis, source d’énergie et de vitalité, avant de nous décider à rejoindre l’enfer hivernal.
Bien que pourvus d’une souplesse légendaire, nous nous retrouvons coincés dans le trou par lequel nous étions passés plus tôt. Bloqués entre la vie et la mort, nous arrivons finalement à nous extraire, non sans y laisser un bon quart de semelle d’une de nos pompes désormais funèbre.
Nous entrons finalement dans la chapelle des morts.
À la vie, à la mort.
E. & O.
